Cameroun : 4 400 écoles fermées dans les régions anglophones (Unicef)

9 272 écoles étaient fermées ou n’étaient plus opérationnelles dans les pays de la sous-région.
Cameroun : 4 400 écoles fermées dans les régions anglophones (Unicef)

« L’insécurité qui se répand dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest du Cameroun a forcé plus de 4 400 écoles à fermer dans ces zones », a affirmé l’Unicef dans un nouveau rapport intitulé «L’éducation en péril en Afrique de l’ouest et centrale».

Quelque 609 mille enfants sont ainsi privés d'éducation précise la même source, affirmant que le phénomène se généralise dans les pays de la sous-région.

Le rapport, publié vendredi, prévient que le ciblage délibéré des écoles se généralise en Afrique de l’ouest et centrale, privant les enfants de leur droit d’apprendre et les laissant – ainsi que leur communauté – craindre pour leur vie et leur avenir. 

L’organisation relève que « plus de 1,9 million d’enfants » ont été chassés de leurs écoles en Afrique de l’ouest et centrale en raison d’une flambée d’attaques et de menaces de violence contre les écoles, les élèves et les enseignants. 

Le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) estime qu’en juin 2019, « 9 272 écoles étaient fermées ou n’étaient plus opérationnelles au Burkina Faso, au Cameroun, au Mali, au Niger, au Nigéria, en République centrafricaine, en République démocratique du Congo et au Tchad en raison de l’insécurité – soit trois fois le nombre enregistré à la fin de 2017 ». 

L’Unicef invite les États à « protéger l’éducation ainsi qu’approuver et mettre en application la Déclaration sur la sécurité dans les écoles ». 

Dans le Nord-ouest et Sud-ouest du Cameroun, les populations estiment que le gouvernement camerounais n’arrive pas à protéger les citoyens et l’éducation.

« Plus de 160 établissements scolaires » ont été incendiés depuis le début de la crise anglophone de 2016 selon le ministère de l’Education nationale. 

Ces écoles, ainsi que les enseignants et les élèves sont pris pour cible par les sécessionnistes qui estiment que la seule réponse à donner au pouvoir de Yaoundé est le boycott de l'éducation dispensée par le gouvernement camerounais. 

« Certaines écoles ont été transformées en bases logistiques par les sécessionnistes. Dans d’autres établissements scolaires, la date du dernier cours dispensé sur le tableau remonte à octobre 2016 », confie Ayuk Etienne, directeur d'une école. 

A quelques jours de la rentrée scolaire, il n'y a toujours aucun espoir de reprise des cours dans les deux régions anglophones. 

Et le nombre d'établissements fermés a encore augmenté à l'approche de cette rentrée scolaire à hauts risques, car les sécessionnistes annoncent sept jours de ville morte à compter du 2 septembre. 

Des centaines d’habitants ont commencé, par ailleurs, à fuir vers d’autres régions plus sures.