Niger : Le pouvoir interdit une marche des enseignants à Niamey

-Selon ses organisateurs, la manifestation interdite visait, entre autres, à exiger la réintégration de quelque 13.000 enseignants «abusivement» licenciés.
Niger : Le pouvoir interdit une marche des enseignants à Niamey

Les autorités de la ville de Niamey ont interdit la marche prévue jeudi par le Cadre d’action unitaire des syndicats de l’éducation (Cause-Niger) et le Syndicat des agents fonctionnaires et contractuels de l’éducation de base (SYNACEB), a appris Anadolu de source officielle.

«En application de l’arrêté 0010/MPCVN/SG du 12 janvier 2017 portant interdiction de marches et de meetings durant les jours ouvrables et en soirée, la marche suivie de meeting de CAUSE-SYNACEB prévue le 18 janvier 2018 est interdite», a décidé le président de la délégation spéciale de la ville de Niamey dans un arrêté dont Anadolu s’est procurée une copie.

Cependant, a proposé le premier responsable de la ville, «les organisateurs peuvent tenir leur manifestation un jour férié» et en respectant le délai légal de notification à l’autorité compétente.

«Nous avons été informés de l’interdiction de notre marche à 21h 15 mn (20h15 GMT) alors que nous avons bouclé toutes les dépenses liées à l’organisation», s’est désolé Mounkaïla Halidou, secrétaire général du SYNACEB, dans une déclaration à Anadolu.

«Nous prenons acte de cette décision, mais nous appelons les enseignants à observer une grève jeudi et vendredi», a-t-il encore déclaré.précisé.

D’après le responsable syndical, la manifestation interdite visait, entre autres, à protester contre «le licenciement abusif de 13.000 enseignants suite à l’évaluation illégale de juillet 2017» et «le non-respect par le gouvernement de ses engagements pris dans l’accord qu’il a signé avec la synergie CAUSE-NIGER/SYNACEB en décembre 2016».

Depuis la rentrée scolaire, début octobre, les enseignants membres de CAUSE-NIGER et du SYNACEB observent régulièrement des arrêts de travail pour appuyer leurs revendications.

Les rapports entre les collectifs des syndicats des enseignants et le gouvernement s’étaient détériorés à partir du mois de juillet 2017 quand le gouvernement, constatant "une baisse du niveau des élèves", a décidé de soumettre les enseignants contractuels à des tests écrits pour évaluer leur niveau.

A l’issue des épreuves, vivement contestées par les syndicats, des milliers d’enseignants n’ayant pas obtenu une note supérieure à 5/20 ont été exclus de l’enseignement.

Selon de nombreux observateurs, le bras de fer en cours entre le gouvernement et les syndicats des enseignants peut avoir des conséquences fâcheuses sur le bon déroulement de l’année scolaire, surtout que ces derniers jours les élèves aussi observent des mouvements de grève pour réclamer des meilleures conditions d'enseignement.