RDC : l'UE et l'UA disposées à travailler avec Félix Tshisekedi

« Il faut que le président soit un rassembleur », a déclaré Frederica Mogherini, haute représentante de l'UE pour les affaires étrangères.
RDC : l'UE et l'UA disposées à travailler avec Félix Tshisekedi

Après plusieurs jours de suspens et de remous, l'Union européenne (UE) et l'Union Africaine (UA) ont pris acte de la victoire de Félix Tshisekedi à la présidentielle du 30 décembre en République démocratique du Congo (RDC) et exprimé leur disposition à travailler avec le nouveau Président. 

"Nous avons pris note du résultat de l'élection. Il faut que le président soit un rassembleur, et s'engage dans un dialogue interne", a déclaré lors d'un point de presse avec l'Union africaine mardi à Bruxelles, la haute représentante de l'UE pour les affaires étrangères, Frederica Mogherini soulignant que "les Congolais ont exprimé leur volonté de changement".

"L'UE est un partenaire important pour la République démocratique du Congo et nous continuerons à l'être. Avoir un ambassadeur sur place aidera beaucoup", a ajouté Mogherini, demandant aux autorités congolaises de laisser revenir le chef de la représentation de l'UE, le Belge Bart Ouvry, expulsé fin décembre. 

"Le nouveau président devra faire face à de nombreux défis sécuritaires, socio-économiques et de gouvernance pour répondre aux attentes", a-t-elle averti lors du même point de presse retransmis sur le site internet de l'UE. 

Représentée par son commissaire à la paix et à la sécurité, Smail chergui, l'Union africaine, qui avait demandé la suspension des résultats définitifs en RDC, a pris acte de la victoire Tshisekedi. 

"Nous sommes prêts en tant qu'Union africaine à travailler avec le président Tshisekedi et avec toutes les parties congolaises", a déclaré Chergui. 

Le ministre rwandais des Affaires étrangères, Richard Sezibera, qui prenait également part à ce point de presse, a annoncé que l'UA dont le président Rwandais Paul Kagame est le président en exercice, s'engageait à "travailler avec le peuple congolais pour continuer à surmonter les défis qui pourraient subsister alors qu'ils entrent dans une nouvelle situation politique". 

Ce rétropédalage à la dernière minute met fin à la contestation internationale des résultats de la présidentielle congolaise remportée par l'opposant Félix Tshisekedi. 

Vainqueur avec 38,5% des voix, Tshisekedi sera investi cinquième président de la RDC, jeudi à Kinshasa devant une vingtaine de présidents. 
L'Eglise catholique qui conteste les résultats, a annoncé mardi, qu'elle pourrait boycotter l'investiture de Tshisekedi. 

"Une invitation n'est pas une convocation. Ce serait comme nous renier nous-mêmes", a expliqué à France 24, Mgr Fridolin Ambongo, archevêque métropolitain de Kinshasa et vice-président de la Cenco. 

"Je crains fortement que le même système va continuer avec le nouveau président (...) L'unique message : qu'il n'oublie pas d'où il vient. Il vient du peuple, le peuple souffre", ajoute le prélat sous un ton de mise en garde. 

Sortie deuxième avec 34,8 % des suffrages, l'opposant Martin Fayulu qui bénéficie du plus large soutien des leaders de l'opposition congolaise, conteste les résultats et revendique une victoire avec un taux de 61 %. Ce dernier s'est autoproclamé "président légitime" de la RDC et a, appelé la communauté internationale à ne pas reconnaître le régime de Tshisekedi.