Togo/Pré-dialogue: L’opposition boycotte les "consultations" du gouvernement

-5 partis des 14 membres de la coalition avaient reçu du gouvernement lundi une lettre les invitant à rencontrer le premier ministre togolais Komi Sélom mardi
Togo/Pré-dialogue: L’opposition boycotte les "consultations" du gouvernement

La principale coalition de l'opposition au Togo, qui manifeste contre le président Faure Gnassingbé depuis août dernier, a boycotté mardi les "consultations" du gouvernement qui visaient à recueillir leurs "suggestions" sur le "format et les modalités" du prochain dialogue, d'après Lomé.

 

Alors qu'aucune date n'a encore été fixée pour la tenue du dialogue exigée par la communauté internationale afin de sortir de la crise qui secoue le pays depuis trois mois, la principale coalition d'opposition (dont seuls 5 partis sur 14 ont été conviés à la table du gouvernement) qui prévoit de nouvelles manifestations dès mercredi, a décliné, dans une correspondance dont Anadolu a eu connaissance, l'invitation du gouvernement.

Brigitte Kafui Adjamagbo Johnson, coordinatrice de la coalition des 14 partis de l’opposition togolaise (CAP 2015, G6, PNP, CAR, Santé du Peuple) contactée par Anadolu s'est catégoriquement opposée à "une méthode du gouvernement qui consiste, dit-elle, à court-circuiter le processus en cours avec les médiateurs". 

"Nous avons d'ailleurs indiqué au gouvernement que la coalition réaffirmait son engagement à poursuivre la préparation des discussions dans le cadre de la double médiation de la Guinée et du Ghana et ne pourra pas par conséquent répondre à son invitation", a-t-elle déclaré.

Vendredi dernier, face à la presse, 24 h après l’annonce par le gouvernement d’organiser ces consultations, le chef de l'opposition Jean Pierre Fabre, avait déjà averti qu’il n’était pas "dans le processus actuel en cours du rôle du gouvernement de déclarer toutes les conditions remplies pour le démarrage officiel du dialogue". 

" Le gouvernement doit se comporter comme partie et non comme partie et juge ", avait-il insisté. 

Selon une autre source proche de la coalition contactée mardi soir par Anadolu, "l’opposition est convaincue que l’attitude du gouvernement est une pure diversion". 


Alors que le gouvernement a relaxé vendredi dernier les deux imams (de Sokodé, Djobo Alassane, dit Alfa Hassan Mollah et de Bafilo, Abdoul Wahid) dont les arrestations fin août – début Septembre, ont créé une vague de contestations et de violences dans le pays, la coalition des 14 partis de l’opposition togolaise réclame toujours « la libération de 50 autres détenus des manifestations 'anti Faure' qui ont lieu depuis plus de trois mois déjà dans le pays et de tous les détenus des affaires d’incendie des marchés du Togo » en prison depuis 5 ans sans jugement, précise la déclaration de l'opposition. 

Aucune réaction de Lomé n'a été enregistrée à la suite de cette annonce. 

Des émissaires du président Guinéen Alpha Condé tentent depuis quelques semaines de trouver des solutions à ces préalables en attendant le dialogue proprement dit sous la médiation ghanéenne. 

La situation risque de s’envenimer. Puisque l’opposition togolaise entame mercredi une nouvelle vague de contestations de 3 jours dans tout le Togo pour le retour à la constitution de 1992, le vote de la diaspora, la révision du cadre électoral et la libération de tous les détenus des manifestations depuis le 19 Août 2017.