Washington signe et persiste : Jérusalem est la capitale d’Israël et le restera

-Un haut responsable du Département d’Etat exclut que Trump revienne sur sa décision
Washington signe et persiste : Jérusalem est la capitale d’Israël et le restera

« Jérusalem est la capitale de l’Etat d’Israël et le restera », c’est ce qu’a martelé le principal responsable des Affaires du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord au département d’Etat américain.

David Satterfield intervenait lundi de Washington dans un briefing de presse par téléphone dirigé par le Centre régional des médias du Département d'État des États-Unis basé à Dubaï pour tenter de calmer la tempête provoquée par la décision prise par le président Donald Trump reconnaissant Jérusalem comme la capitale d’Israël et prévoyant le transfert de l’ambassade américaine de Tel-Aviv à la ville sainte.

Selon ce diplomate de carrière, la décision de Trump se basait sur la « reconnaissance d'une simple réalité ». « Jérusalem a été la capitale de l’Etat d’Israël, elle l’est aujourd’hui et le restera. Point final », a-t-il tranché.

« De toute évidence, la décision du président était, est, restera ferme », a-t-il insisté, en prévoyant que la relocalisation de l’ambassade américaine dont les préparatifs ont été déjà amorcés, prendra des années, « comme c’est le cas de toute nouvelle installation diplomatique ».

Il a qualifié de « malentendu » le fait que les Etats-Unis ne reconnaissent par Jérusalem comme la capitale de la Palestine comme il est stipulé dans les résolutions des Nations Unies.

« Le président (Trump) n'a pas porté préjudice au résultat des négociations sur le statut final. Ces négociations sont demandées dans les résolutions de l'ONU et ailleurs. Nous respectons cela. Nous le respectons beaucoup. Le président a quelque chose d'autre. Il a reconnu une réalité simple. Jérusalem, sans commentaire sur les limites géographiques, les aspects spécifiques de la souveraineté israélienne à Jérusalem qui est la capitale d'Israël, point final. Ses mots ont été soigneusement choisis pour ce qu'il a dit et ce qu'il n'a pas dit », s’est-il évertué à justifier.

Selon lui, « les mentions spécifiques de la souveraineté israélienne à Jérusalem doivent être résolues à travers le processus de négociation ».

A ses yeux, la décision de Trump « ne préjuge en rien le résultat des négociations sur le statut final entre Israël et les Palestiniens ».

« Ce n'est pas une résolution d'un processus de négociation, ni une résolution d'un problème impliquant des frontières géographiques ou des aspects spécifiques. Nous espérons vivement que les dirigeants du monde arabe, et les dirigeants mondiaux en général, comprendront ce qui a été dit. Les mots étaient très soigneusement choisis », s’est-il échiné à nuancer.

A une question sur les appels à revoir la décision américaine, Satterfield a déclaré: « la réponse est non. La décision du président est maintenue. C'est ce que le Président croit être le bon pas, au bon moment. C'est la politique des États-Unis, et par conséquent, je n'ai aucun commentaire sur les appels à la révision, sauf pour dire que ce n'est évidemment pas quelque chose que nous ferons ».

Le responsable américain s’est par ailleurs, démarqué des voix qui s’élèvent dans le monde arabe selon lesquelles l’administration américaine a perdu toute crédibilité pour continuer à être le médiateur dans le conflit de la région.

Selon lui, « toutes les parties conviennent que la seule voie vers la paix au Moyen-Orient, vers la paix entre Israël et les Palestiniens passe par négociations entre ces deux parties sous la supervision et avec l'aide des États-Unis ».

« Dans toutes les discussions très détaillées et très franches que le président, le secrétaire d'État ont eues au cours de la semaine dernière, nous avons largement reconnu que le rôle des États-Unis dans la promotion de la paix au Moyen-Orient est absolument essentiel. Nous comprenons les préoccupations qui nous ont été exprimées, mais concentrons-nous sur l'avenir et nous espérons que nos interlocuteurs de la région et de la communauté internationale se concentreront sur l'avenir, sans regarder en arrière », a-t-il avancé.

Washington prône même d’engager l’année prochaine « un processus de paix qui offre à la région une chance de passer des décennies de conflit dans le passé, à un avenir meilleur, pour réaliser les aspirations des Israéliens et des Palestiniens à la paix ».

« Le président est absolument engagé avec son équipe à faire tout ce qui est en son pouvoir pour aller de l'avant à un moment de la nouvelle année, un processus, une initiative de paix qui peut faire avancer la région ».

Le numéro 1 du Proche-Orient au Département d’Etat ne cache pas cependant ses inquiétudes quant aux conséquences sécuritaires pouvant découler du parti-pris américain, notant que les autorités américaines avaient déjà pris les mesures appropriées » pour contrer d’éventuelles menaces et assurer la sécurité des ressortissants américains.