Tunisie: le ministère de l’Intérieur place deux individus en résidence surveillée

- Pour leur implication présumée dans des actes qui représentent une « menace grave pour la sécurité publique », selon un communiqué du département.
Tunisie: le ministère de l’Intérieur place deux individus en résidence surveillée

Deux individus ont été placés en résidence surveillée pour leur implication présumée dans des actes qui représentent une « menace grave pour la sécurité publique », a annoncé, jeudi, le ministère tunisien de l’Intérieur.

Par voie de communiqué, consulté par l’Agence Anadolu, le département de l'Intérieur a fait savoir que « deux individus (sans révéler leur identité) ont été placés en résidence surveillée suite aux informations vérifiées recueillies sur leur implication présumée dans des actes qui représentent une « menace grave pour la sécurité publique ».

Et la même source d’ajouter que l’une des deux personnes assignées à résidence, fait l’objet d’une instruction judiciaire dans le cadre d’une affaire de terrorisme.

Le département explique que cette décision s’appuie sur l’article 5 du décret n° 78-50 du 26 janvier 1978 réglementant l'état d’urgence, qui dispose que « le ministre de l'Intérieur peut prononcer l'assignation à résidence dans une circonscription territoriale ou une localité déterminée, de toute personne, dont l'activité s'avère dangereuse pour la sécurité et l'ordre publics ».

Le ministère de l’Intérieur, avait placé, fin décembre 2021, l’ex-ministre de la Justice et vice-président du mouvement Ennahdha, Noureddine Bhiri ainsi que l'ancien cadre sécuritaire, Fathi Baldi, en résidence surveillée à titre « préventif » pour « suspicion de terrorisme », sur fond de délivrance de documents de voyage et de citoyenneté tunisiens à un couple de syriens, de manière « illégale ».

Des organisations internationales et locales de défense des droits humains ont dénoncé l’assignation à résidence « arbitraire » de Bhiri. De son côté, le ministère de l'Intérieur estime que c’est une mesure légale.

La Tunisie est en proie à une crise politique aiguë depuis le 25 juillet dernier. À cette date, Kaïs Saïed, avait pris une série de mesures d'exception, portant notamment suspension des travaux du Parlement et levée de l'immunité dont bénéficiaient les députés.

Il avait également suspendu l’Instance de contrôle de la constitutionnalité des lois et décidé de légiférer par voie de décrets, de même qu'il a limogé de son poste le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, prenant ainsi la tête de l'exécutif, assisté d'un gouvernement dont il a nommé la cheffe en la personne de l’universitaire Najla Bouden Romdhane.

La majorité des forces politiques tunisiennes rejette les décisions de Saïed, qu'elle considère comme étant « un coup d'Etat contre la Constitution », tandis que d'autres partis les soutiennent, estimant qu'il s'agit d'une « restauration du processus de la Révolution » de 2011, qui avait déposé le régime de l'ancien président, Zine El-Abidine Ben Ali (1987-2011).